mercredi 10 septembre 2008

Hector Hyppolite




Hector Hyppolite : L’avènement d’une peinture


<> Picasso


C’est à partir des années 40-50 que la peinture haïtienne, avec la création du centre d’art, a connu son apothéose. L’aventure de cette école d’art créée par Dewitt Peters en 1944 favorise l’émergence de la peinture haïtienne ; et dotée celle-ci d’une audience internationale. On connaît le récit anecdotique de Dewitt sur l’ouverture du centre et son dévouement pour l’épanouissement de l’art haïtien. Il faut noter parallèlement que le centre d’art n’était pas la première école d’art, car on peut remonter au président Fabre Geffrard vers 1865 pour qu’une école nationale de peinture fut créée. De plus, il existait avant cette création des expositions régulières des artistes étrangers et haïtiens. Phillipe Thoby Marcelin dans son ouvrage Panorama de l’art haïtien (1956) notait : <<>>. LA création du centre d’art a permis a certain égard un avènement des peintres dont leurs œuvres traduisent une sensibilité plus proche de la réalité, mais aussi une genèse des artistes populaires (naïfs ou primitifs) et anti-académiques. Tel est le cas d’Hector Hyppolite, Castera Bazile, Dieudonné Cédor.
En janvier 1947, Alfred métraux écrivit :<<>>.Cependant, Randall Moris nous fait savoir qu’a l’origine le centre d’art était destiné aux artistes confirmés, ce est pas que par intérêt commerciaux que le centre d’art a commencé a intégrer des artistes académiques ou autodidactes.
Il est impossible d’aborder la peinture d’Hector Hyppolite sans le contextualiser dans le mouvement exubérant et fructueux du centre d’art. Prêtre vodou Hector Hyppolite est né a Port-au-Prince en 1894, il est a la fois cordonnier et peintre du bâtiment, décorait les temples et certaines portes de maisons. Peintre d’une imagination profonde, Hector Hyppolite semble surpasser le problème d’une esthétique<>rejettent toutes normes voulant affranchir sa pulsion intérieure.
Picasso montre que l’art n’est l’application d’un canon et Hyppolite l’a prouvé dans sa peinture à sa juste valeur. Hector Hyppolite est l’un des grands peintres incontournables de la peinture moderne et occupe une place importante dans l’histoire de l’art haïtien Par delà de son influence sur la peinture à un moment où la peinture connaît un essor considérable ; l’artiste reflète une vison et une sensibilité qu’on peut qualifier d’originale. Hector Hyppolite fut considéré par Thoby Marcelin comme ‘ le génie le plus authentique du mouvement pictural d’Haïti ’. Quels sont les critères et les techniques avancés dans sa peinture ?


A première vue, la peinture d’Hector Hyppolite peut être classée comme une peinture cosmo-theologique. Pierre Apraxine parle du <<>>
et << œuvres visionnaire et de mystiques>> dans la peinture D’Hyppolite. Plus loin, Allison Thompson notait :<<>>. A cet effet, les critiques d’art l’ont déjà montré que la peinture ne peut pas se réduire au vodou ; car les peintres ont traité d’autres sujets. La peinture d’Hector Hyppolite n’est pas une peinture, mais une représentation d’un sujet sensible au réel et sa force intérieure vitale. André Breton pense à ce sujet :<<>>
Chez Hyppolite, la peinture est un acte de souci d’esthétisation de son intérieur et une réalisation spontanée et immédiate de l’émotion. On sait qu’Hyppolite voulait exprimer ce qu’il ressentait et non ce qu’il voulait représenter. Sa carrière éphémère, survenue de sa mort en 1948, est indéterminant pour statuer sur la qualité et l’évolution de sa peinture ; près de 200 tableaux furent réalisés par le peintre durant une époque de trois (3) ans, mais cela ne veut pas dire que sa peinture n’a pas une valeur inestimable. Phillipe Lerebours notait dans son ouvrage Haïti et ses peintres : <<>>
L’œuvre d’Hector Hyppolite doit être aujourd’hui un souci de questionnement à un moment où l’art haïtien et le marché de l’art semblent être fragilisés où les institutions sociales, les musées sont menacés. Et l’on doit poser la question de l’avenir de l’art haïtien, sur l’évolution et les problèmes de la peinture contemporaine.
L’œuvre d’Hector Hyppolite, comme d’autres peintres, ne doit pas être inhumer dans les musées, mais accessible à tous et doit être l’objet d’un grand débat sur l’avenir de l’art.
Paru dans le journal le Nouvelliste le 13/08/08
Watson Charles
neensonge@yahoo.fr

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